jeudi 10 juin 2010

Deuxième lettre à Alain Chabat

Alinou,

Depuis mon précédent courrier beaucoup de choses ce sont passées.

Tout d'abord mon cousin Cyril est revenu au pays, ma tata Denise était tellement contente qu'elle lui à fait un beau gâteau au chocolat. Nous avons tous mangés de ce gâteau, et après avoir copieusement vomis, nous avons fait une boum d'enfer. Le tonton Miloche à même fait du rodéo avec des porcelets.

Ma pièce "Amour, rouston et Cambriole" se joue enfin à Paris, je dois dire que les gens n'en ressortent pas indifférents. Soit ils adorent, soit ils veulent nous crever et pensent que la pendaison serait une mort encore trop douce pour nous.
Je ne sais plus quel auteur ivrogne disait : "L'essentiel est de ne pas laisser le spectateur indiffèrent". Et le bougre avait raison. Cependant je m'aperçois que c'est une maxime de fauché, je me suis fortement trompé et vais certainement perdre tout mon fric dans cette histoire, j'aurais du faire une comédie bien gentille avec une morale mièvre et une tête d'affiche bon marché.
Il est trop tard pour revenir en arrière, nous allons foncer droit au but (ou dans le mur), en tout cas je compte sur on soutient et tout ton argent pour nous tirer de ce qui s'apprête à être la plus grande catastrophe de l'histoire du théâtre.

Bisous fous.

JB

PS : S'il te plait, arrête de faire appeler ton assistant pour des places gratuites, tu paieras ta place comme tout le monde...sauf bien entendu si tu te pointe avec une blonde aux gros seins. Dans ce cas, seuls les seins paieront leurs places.

Lettre envoyée à Alain Chabat

Voilà un fichtre bout de temps que je voulais t'écrire, mais le temps passe à une vitesse; à peine le temps de fredonner la 5ème de Beethov que nous voilà déjà avec un bon mal de dos, une prostate de la taille d'une pastèque et des gosses qui ne pensent qu'à filer en discothèque en compagnie d'êtres chevelus, qu'ils appellent leurs "amis", pour boire le pécule que nous avons durement gagné au cours d'une vie de spectacle et de débauche.

Je ne sais pas si c'est la vision que Darwin se faisait de l'évolution de l'espèce mais, si ce n'est pas le cas, le pauvre doit bien se payer notre fiole d'où il est.

Revenons-en à la lettre...Alain, quand j'ai vu ta photo sur ton profil, les cheveux m'en sont dressés sur mon crane de piaf (qui je te le rappelle est une espèce bien rare de nos jours).

En effet sur ta photo Facebook, on te voit arborer fièrement et sereinement un casque de musique, tu es fou !? Tu sais bien que ces trucs vont te bousiller les oreilles plus vite qu'un concert de Diam's.

Mon oncle Mortie, qui vendait des bananes à la criée, à utilisé ces appareils pendant des années et je te garantie qu'à la fin de sa vie il n'entendait plus un mot de ce que lui racontait ma tata Denise...bien que dans le cas de Mortie ce n'était pas un mal, Denise était une bavarde de première, elle aurait filer mal à la tête à un animateur radio.

Ne va pas croire que je t'écris seulement pour te prévenir des risques des casques, tu es grand par Toutatis !

Je voulais te souhaiter bonne chance dans ton activité...ça fait jamais de mal et qui sait peut-être Thalie entendra ma prière.

A très vite.

Cordialement,


PS : Je monte une comédie qui devait s'appeler "Braquage, amourette et plomb dans l'fion" mais le producteur, toujours prêt à ramener sa science et ses cigares bon marchés, préfère un titre plus parisien "Braquage sur place ou à emporter", qu'est-ce que tu en penses ?

Quoiqu'il en soit le métier à bien changé...ah le bon temps du music-hall ou on pouvait encore monter un spectacle avec deux sandwichs, un peut de sueur et beaucoup de gnôle.

Interview des comédiens

Thomas Bousquet


Remarqué dans un cirque Polonais Thomas Bousquet est l'archétype même de l'acteur qui en veut...de l'argent !

Il est sur tous les coups, son agent et son avocat aussi d'ailleurs...

Après une formation d'art dramatique (son niveau l’était), Thomas se lance dans le cinéma...il est vite rattrapé et mis dehors pour n'avoir pas payé son ticket d'entrée.

Il décide alors de se mettre au théâtre et prend le pari fou de jouer dans « Amour, Rouston et Cambriole »


Question : Pourquoi « Amour, Rouston et Cambriole » ?


Réponse : J'en sais rien faut demander à l'auteur.


Question : Que pensez-vous de ceux qui disent qu'ils est impossible de percer sans avoir de famille dans le métier ?


Réponse : Ce sont des c..., j'ai percé tout seul avec une bonne perceuse et un foret de 12.

J'aurais pu demander à mon oncle de le faire pour moi, mais non...j'ai percé tout seul à la force de mon poignet !



Marc Feuillet


Monseigneur Feuillet, dit « le vieux » ou encore « Le dos argenté » fait partie de cette trempe de comédien qu'on ne présente plus.


Question : Qu'est-ce qu'il vous plait dans "Amour, Rouston et Cambriole" ?


Réponse : Cette pièce transpire toute la philosophie de Descartes et de Thomas Hobbes...non j'déconne, j'avais pas de boulot c'est tout.


Question : Dans quel état se trouve le théâtre aujourd'hui ?


Réponse : Globalement plutôt bien, et mise à part le changement de trois strapontins au deuxième rang et une petite fuite dans la loge des acteurs, l'état général est satisfaisant.